mardi 23 juillet 2013

Une désagréable piqûre

Samedi dernier, alors que je me promenais au marché central de Chisinau (Piata Centrala), un lieu haut en couleurs et très animé (tout se vend ici: des vêtements à la nourriture, en passant par les produits d'hygiène ou encore des produits de bricolage), je me suis fait méchamment piquer par un gros insecte, type bourdon. Genre la méchante piqûre pire qu'un vaccin, une douleur très douloureuse! ;) Pour prévenir une possible envie de m'évanouir (étant très sensible aux piqûres!), je me suis assise quelque part le temps que ça passe. Sauf que la douleur était toujours là, assez insupportable. J'étais assise sur le muret d'une pharmacie, donc j'ai décidé d'aller y faire un tour pour trouver un produit qui puisse stopper la douleur; et aussi parce que j'avais peur de faire une allergie tellement la réaction était forte. La pharmacienne, très sympa, m'a conseillé un 1er produit très cher, puis un 2ème toujours trop cher. Une autre cliente, voyant que je ne parlais pas très bien Russe et Roumain m'a parlé en Anglais et m'a aidé en disant à la pharmacienne qu'il y avait un autre produit pas cher très efficace. Les voilà donc à m'expliquer comment faire: disposer le produit sur la piqûre avec un coton-tige. A un moment, la cliente a touché l'endroit de la piqûre et là, j'ai commencé à me sentir mal, à voir des étoiles partout. J'ai payé, je voyais flou, je suis sortie, me suis assise, mais ça ne passait pas. Je n'étais vraiment pas bien, donc je me suis allongée comme je pouvais. Les gens me regardaient bizarrement (oui, s'allonger comme ça n'est pas vraiment "respectable", idem pour le fait de s'asseoir par terre: une femme ne doit pas s'asseoir par terre en Moldavie, c'est assez mal vu!), des femmes se sont arrêtées pour me demander comment ça allait. Comme ça allait mieux, je me suis assise, elles sont parties, et j'ai recommencé à me sentir mal, à avoir envie de m'évanouir. Je me suis rallongée, puis rassise, puis ça allait encore mal. Bref, pendant une bonne demi-heure, impossible de faire passer les effets de cette maudite piqûre! je commençais à me dire que peut-être j'allais prévenir la pharmacienne d'appeler une ambulance car je n'étais vraiment pas bien, mais si je peux éviter d'avoir affaire à une ambulance en Moldavie, autant éviter! Donc, j'ai attendu et me suis remise!

Après cette mésaventure, j'ai retrouvé une copine volontaire et nous nous sommes baladées.

Le dimanche matin, comme chaque dimanche, on se réveille aux chants religieux de la messe orthodoxe. Il y a en effet une église dans le quartier qui les diffuse par haut-parleur. Parfois c'est plaisant, parfois c'est un peu glauque (car ce sont des chants assez tristes)! On peut aussi se faire réveiller par les gens qui dépoussièrent leurs tapis en tapant dessus, car oui, en Moldavie, le tapis est une institution! Je pense que la majorité des gens ont chez eux des tapis, vous savez les immenses tapis dans les tons marrons (que moi, je trouve hideux!). On en a un dans notre appartement. Et normalement, pour bien l'entretenir et le préserver de la poussière, il faut le dépoussiérer dehors à l'aide d'une tapette spéciale tapis! C'est vraiment un phénomène très généralisé ici!

Le dimanche après-midi, j'ai retrouvé Janka, copine slovaque, pour aller au cirque abandonné. Alors que nous allions entrer par une fenêtre cassée, une dame au loin nous a crié de ne pas entrer ou qu'elle allait appeler la police! oups! Nous nous sommes éloignées, avons réfléchi au fait d'entrer par une autre entrée, puis nous nous sommes dit que c'était peut-être risqué. Du coup, nous nous sommes baladées, avons profité de notre après-midi en mode farniente. Ca fait du bien parfois!



Un café glacé à Tucano Coffe avec Janka



Sur la balançoire du musée d'histoire de la Moldavie. 
Un dimanche après-midi paisible.



mercredi 17 juillet 2013

Tu fleuris là où tu es semé

J'ai eu cet après-midi une discussion passionnante avec ma collègue Ana. Ce genre de discussion commence toujours par quelque chose d'anecdotique et dévie sur toute une série de sujets vraiment intéressants!
Nous avons parlé de la Transnistrie (vous savez, ce "pays illégal" comme je l'appelle), de comment s'y rendre, des formalités à la frontière, de la vie là-bas. "Si quelqu'un a la nostalgie de l'Union Soviétique des années 1980, il n'a qu'à se rendre en Transnistrie!" Mon guide de la Moldavie indique qu'il est fortement déconseillé de s'y rendre; ici le les gens me disent qu'il n'y a pas de grand risque. J'irai, c'est sûr, car ce pays dans un pays me fascine! Et son côté époque soviétique, encore plus!

Nous avons ensuite parlé des voyages et du fait de vivre dans un autre pays. Nous sommes plutôt d'accord sur le fait qu'on peut vivre à l'étranger pendant une période, mais à vie cela est beaucoup plus compliqué, car il y a un manque réel de son pays. "Tu fleuris là où tu es semé."  Parfois quand la France me manque, je peux dire ce qui me manque, comme la nourriture par exemple, mais il y a aussi autre chose qui me manque, sans pouvoir expliquer concrètement ce que c'est. Je pense qu'il s'agit du fait d'être dans un lieu familier, de se sentir réellement chez soi.


Puis, nous avons dévié sur la citoyenneté et la nationalité. Car quelque chose m'avait surprise: j'avais parlé avec un gars une fois qui m'avait dit qu'il avait la citoyenneté moldave mais la nationalité russe, alors qu'il vivait en Moldavie depuis toujours et que ses parents et grands-parents étaient nés en Moldavie. Nous en avons discuté avec Ana, qui m'a dit que pour elle, la nationalité c'était lié à ses origines, pas au lieu où l'on vivait. Je lui ai dit que selon moi on peut changer de nationalité au cours de sa vie, mais pas pour elle. Nous avons débattu pendant longtemps, tout en rigolant car nous n'arrivions pas à nous mettre d'accord. Puis,  nous avons vérifié dans un dictionnaire roumain et un français: il y a bien deux sens à "nationalité"!

Il y a des moments, comme ceux-là, qu'on a envie de capturer, pour qu'ils restent en mémoire. Car ces moments sont riches, très riches.

dimanche 14 juillet 2013

Mondanités

En ce dimanche 14 juillet 2013, pour célébrer la fête nationale, j'étais invitée à la réception organisée par  l'ambassadeur de France. La résidence de l'ambassadeur se situe dans un quartier plutôt chic (oui, ça n'a rien d'étonnant!) avec des maisons toutes plus grandes les unes que les autres.

En cette occasion spéciale, des gardes moldaves sont postés de chaque côté de l'entrée. On vérifie nos noms sur la liste des invités, puis on pénètre dans le jardin super bien entretenu, où se tiennent des petits chapiteaux ouverts avec des tables couvertes de mets qui semblent être à tomber par terre!

On attend un peu, puis un ensemble musical classique entonne la marseillaise, puis l'ambassadeur fait le traditionnel discours (en Roumain). Le ciel se fait menaçant et on sent que la pluie peut arriver d'un moment à l'autre, alors il ouvre les hostilités par un verre de champagne.

Les invités se répartissent autour des chapiteaux, au son de vieilles chansons françaises, puis de musique classique française (très sympa, on se serait cru en France!). Sur une des tables, il n'y a que du fromage français (brie, bleu, camembert, etc.) et du pain français. Aïe aïe aïe, qu'est-ce que ça fait du bien de manger du fromage bien de chez nous!

Une coupe de champagne à la main, je picore les petits fours et autres amuses-gueule, miam! Il y a aussi des macarons délicieux, des tartelettes, bref un régal!

Il se met à pleuvoir, tout le monde s'abrite sous les chapiteaux autour des tables. Heureusement, ça ne dure pas trop.

Au bout d'un moment, comme j'ai bien mangé et que les mondanités commencent à m'ennuyer, je pars pour retrouver la vie réelle. Réelle et davantage à mon goût!


vendredi 12 juillet 2013

Visite de Căpriana

Mercredi je suis allée visiter le monastère de Căpriana à environ 45 minutes de Chisinau. Dans le minibus à l'aller, j'ai un peu discuté avec des Moldaves. J'aime cette sensation d'être exotique! ;) Le retour en France va être rude!

Le monastère est vraiment très joli, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur:











De superbes peintures sur les murs et les voûtes


Dieu!



Les jardins et autres bâtiments du monastère, qui contrastent avec le reste du village







"monastère"


Dans les petits villages, ce genre d'autel est typique


Une carriole et son cheval, vestige d'une autre époque pour nous, mais toujours d'actualité dans les petits villages de Moldavie



A mon projet, nous avons reporté notre école d'été d'une semaine, car il y a un problème avec le matériel: le recteur de l'université dont dépend la Maison des Savoirs ne délivre les autorisations qu'au compte-goutte et à quelques jours de l'ouverture, nous n'avions toujours pas pu acheter tout le matériel nécessaire pour les activités manuelles, et cela n'aurait pas pu se faire en si peu de temps. La bureaucratie moldave (bien qu'il s'agisse d'une université privée!), c'est tout une histoire!

La semaine prochaine et celle d'après, aura lieu à la Maison des Savoirs une autre école d'été pour des ados, par une sorte d'académie d'entrepreneuriat qui a loué des salles de l'espace. Cette école d'été a pour thème le leadership et se destine à des ados qui veulent devenir chefs d'entreprise et dirigeants. Ici, ce genre d'opérations semble très courant, moi ça me surprend! et ce qui me surprend encore plus (voire me choque), c'est que le recteur de l'université souhaiterait ouvrir une école maternelle où les bambins seraient initiés au leadership... ben voyons! mais dans quel monde vit-on?!
Voilà, c'est une autre facette de la Moldavie!


Sinon, il n'y a pas d'eau chaude chez nous, mais cela concerne apparemment tout Chisinau et ce jusqu'à la fin du mois de juillet. Il y a des jours où la douche froide ne me dérange pas; pour les autres jours il y a la bouilloire et la bassine! ;)

mardi 9 juillet 2013

Au bureau de l'immigration

Ce matin, j'avais rendez-vous à 10h30 avec une fille de mon association coordinatrice pour aller au bureau de l'immigration pour les démarches liées à la carte de séjour.

Nous sommes d'abord entrées dans une pièce, qui donnait sur la pièce où il y avait 4 guichets (pour 4 types de cartes de séjour). Il fallait passer par un portique pour aller aux guichets. Mais il faut d'abord faire la queue, qui est au premier abord très aléatoire. En France, souvent dans les administrations, on prend un ticket et on attend patiemment notre tour. Ici, point de ticket. En arrivant dans la pièce, souvent les gens demandent aux autres à quel guichet ils vont aller, et on doit donc retenir derrière quelle personne on est. Sauf qu'il y a des gens qui entrent dans la pièce, vont directement à un guichet, sans qu'on sache vraiment si la queue est respectée. Et à vrai dire, il n'y a pas de file: les gens ne sont pas les uns derrière les autres. Ca a quelque chose de forcément moins informel et moins strict, les gens sont obligés de se discipliner et de communiquer entre eux. Mais ça donne aussi l'impression d'un joyeux bazar non organisé!

Une fois arrivées au guichet, j'ai dû signer un papier (il s'agissait de la décision de m'octroyer la carte de séjour, après lecture des formulaires remplis lors de la visite médicale) et écrire en anglais que j'avais bien reçu ce papier ce jour.

Ensuite, direction un autre bureau où on attend à la porte qu'une place se libère: c'est vraiment les gens qui vont vers les fonctionnaires et non les fonctionnaires qui disent aux gens de venir, c'est assez curieux!
Détail très drôle: à l'entrée de ce bureau, il y a un panneau expliquant en Roumain, Russe et Anglais qu'il est strictement interdit de donner de l'argent ou un cadeau aux fonctionnaires, qu'ici la loi est appliquée et que donc la corruption est interdite! "No corruption" J'ai trouvé ça amusant!

Dans ce bureau, j'ai dû faire une nouvelle photo et une prise d'empreinte, puis signer un papier. Voilà, dans un mois, je recevrai ma carte de séjour et je serai donc résidente temporaire de Moldavie :)

dimanche 7 juillet 2013

Semaine agitée

Je ne m'en lasse pas, voici une fois de plus une vidéo du temps! Samedi après-midi, alors que j'étais à la plage avec Janka, volontaire slovaque, et qu'il faisait beau et chaud, nous avons vu apparaître quelques nuages gris, et de façon très soudaine il s'est mis à pleuvoir et à venter très intensément!




A part ça, la semaine a été plutôt agitée avec de nombreuses fêtes, notamment pour le départ d'une de mes colocs. Bref, très sympa mais aussi très fatigant!

Aujourd'hui, nous nous sommes baladées avec Janka et Judy, volontaire polonaise, pour découvrir des lieux de Chisinau que nous ne connaissons pas:

Cimetière juif













L'intérieur d'une jolie église





lundi 1 juillet 2013

A la plage / Au cirque / Sous la pluie

Samedi après-midi, avec une huitaine de volontaires, nous avons pris un minibus direction un endroit prisé des habitants de Chisinau et de la région: la plage d'une rivière. Nous avons fait le trajet debout car le minibus était plein, mais le trajet n'était pas très long (1/2heure-40 minutes).
Nous sommes arrivés dans une petite forêt, aménagée en plusieurs complexes touristiques de campagne (un peu comme Center Parcs!), avec des maisons en bois typiques. Il y avait de nombreux vendeurs ambulants de glace, de bière, de nourriture. Plus loin, sur la plage, il y avait des manèges pour les enfants et les adultes. C'est un endroit assez touristique où l'ambiance est plutôt familiale. Nous nous sommes posés sur la plage à 3 mètres de la rivière. L'eau était bonne! Petite après-midi détente très sympa!

Dimanche après-midi, nous sommes allés visiter le cirque abandonné de Chisinau, qui fonctionnait encore il y a 10 ans. Mais la ville n'avait plus assez d'argent pour le faire fonctionner et le maintenir en état, donc il a fermé et est devenu désaffecté. Nous nous sommes donc faufilés entre les vitres cassées pour entrer. C'est un lieu assez lugubre, mais très intéressant à visiter puisqu'on a l'impression de revenir dans le passé.




Le cirque



La scène du cirque






La voûte céleste!


 
L'ancien bar





La troupe de volontaires!


Vue du toit du cirque






En fin d'après-midi, la pluie commençait à s'abattre sur Chisinau et le temps virer à l'orage. Quand nous avons voulu quitter le cirque, la pluie est devenue torrentielle, nous étions trempés en moins de deux malgré nos parapluies.
Alors que je rentrais à pied, certaines routes étaient totalement inondées (10-15 cm) et il n'y avait aucun passage possible à sec, donc bien obligée de marcher dans l'eau, floc floc! Le problème, c'est que je vis dans une partie de la ville qui est en pente, donc on se récupère toute l'eau et les routes deviennent des rivières! A un moment, alors que je marchais dans l'eau, la route (que dis-je? la rivière!) devant moi ne me semblait pas très praticable. Je change de chemin espérant en trouver un plus accessible. Que nenni! Ici, quand il pleut à torrents comme ça, mieux vaut se trouver un abri et attendre quelques heures que l'eau disparaisse. Alors que j'essayais de trouver un autre chemin, une dame abritée sous un porche me dit en Russe "viens t'abriter!" Alors, je m'abrite à côté d'elle et nous discutons un petit peu en Russe. Petite rencontre improbable et très sympa! Au bout d'une demi-heure, ne voyant pas vraiment d'amélioration, je lui dis que je vais y aller (je n'avais pas forcément envie de passer la nuit là, bizarrement!).
Pour que ça soit plus parlant pour vous, voici une fois de plus, une vidéo des torrents d'eau. J'ai beau avoir vu plusieurs averses comme celle-ci, ça me surprend toujours! ;) Et je ne comprends pas comment font les voitures pour rouler sans noyer leur moteur...