Après la réunion, j'ai retrouvé Annaëlle et nous sommes allées à la Maison des Savoirs (l'organisation autour de la francophonie) pour voir comment nous pouvions nous investir dans la structure. C'est un espace public de formation, d'autoformation et de culture ouvert aux particuliers ou aux professionnels. Nous avons visité les différentes salles, c'est immense, très moderne et très bien équipé. Il y a une bibliothèque, des salles de cours, une salle de conférence, des ordinateurs, mais le problème c'est que la structure ne voit pas passer beaucoup de monde. L'idée est de rendre le lieu plus vivant, de faire venir les gens sur la durée. Il y a donc un gros travail de communication à faire. Anna, l'une des deux femmes qui travaille là-bas, nous a dit que nous sommes libres d'organiser ce que nous voulons, dans la limite de leurs missions, bien évidemment. Nous pourrions ainsi donner des cours de Français, proposer des activités (nous avons déjà pensé à un marathon photo, à des après-midi jeux, à un ciné-club, etc.). C'est un projet qui me motive énormément et pour lequel il y a des choses à faire!
Mardi, j'étais sensée avoir un cours de Roumain le matin, puis ma prof l'a reporté en début d'après-midi, pour finalement l'annuler... Tant pis, je n'aurai pas de cours de Roumain cette semaine. Pas très motivant toutes ces annulations de cours (ce n'est pas la première fois)...
Mercredi matin, Annaëlle et moi avons rencontré le directeur français de l'association Vent d'Est, une association fondée par sa femme moldave et lui pour soutenir les populations défavorisées, notamment en milieu rural (l'asso a concentré ses activités à Horodişte, au nord-est de Chisinau). Ils sont en train de créer une éco-pension dans l'ancienne école du village, pour accueillir à terme des enfants moldaves qui ne peuvent partir en vacances. Pour créer cette éco-pension, ils font appel à de nombreux volontaires principalement l'été, notamment des grands groupes de scouts de France, de Belgique et de Moldavie. Ils associent les habitants du village au projet, notamment en employant certaines personnes pour la logistique, pour la nourriture, etc., ce qui permet aux habitants de s'investir pour la vie de leur village. Ce projet est une alternative à l'expatriation à l'étranger pour des raisons économiques: beaucoup de Moldaves en milieu rural quittent le pays pour trouver du travail à l'étranger, en laissant leurs enfants au pays à des proches. Beaucoup d'enfants sont donc élevés par leurs grands-parents. C'est un problème récurrent en Moldavie et il existe beaucoup de structures accueillant ces enfants.
Nous souhaitions rencontrer cette structure pour voir si nous pouvions être utile. Nous avons également fait la connaissance des deux volontaires européennes qu'ils accueillent (une Française et une Hollandaise). Le directeur nous a expliqué qu'il y avait de nombreux projets dans lesquels nous investir, notamment l'été sur le chantier de l'éco-pension. Annaëlle aurait la possibilité de faire un reportage photo sur les femmes d'Horodiste (elle est photographe professionnelle). Il nous a proposé d'aller avec lui à Horodişte samedi dans la journée pour que nous puissions découvrir le village et le projet. Il doit en effet y aller pour accompagner deux Français en repérage pour leur camp scout de cet été.
Le soir, il y avait la soirée du mercredi à l'Alliance Française, cette fois consacrée à un jeu: "la boîte à questions insolites". Cette fois, il y avait plus de Français que de Moldaves, donc ça perd un peu de son charme pour nous!
Jeudi, nous avons fait du shopping avec d'autres volontaires. Malheureusement les prix sont très élevés pour nos budgets de volontaires, donc on a dû piocher dans nos économies! Tout dépend des magasins, mais la plupart ont les mêmes prix qu'en Europe de l'Ouest...
Vendredi, j'avais de nouveau une réunion à ma structure. Nous devions déterminer de nouvelles activités à faire et le directeur nous a dit qu'il voudrait qu'on soit plus présentes au centre. Hum, pour faire quoi? rester derrière un ordinateur? super! Bref, je ne vais pas entrer dans les détails mais cette réunion m'a passablement énervée et je n'ai plus aucune envie d'essayer de m'y investir...
Samedi, nous sommes donc allées à Horodişte avec Annaëlle et le directeur de Vent d'Est. Nous avons fait la route dans sa voiture, un petit 4x4. C'est quand même bien plus agréable de faire la route dans ce genre de voiture que dans un minibus...!
Nous nous sommes fait arrêtés par les flics en sortant de Chisinau qui faisaient des contrôles. Malheureusement, il a perdu son permis il y a quelques temps et c'est un des papiers qui ne peut pas se faire faire par une ambassade, donc il n'a pas pu le faire refaire. La voiture des flics est une nouvelle voiture équipée de caméras anti-corruption. Il a dû payer une amende du fait de conduire sans permis et il a demandé un procès-verbal. Finalement les flics lui ont dit de déposer l'argent (200 lei, soit 12,50€) à un endroit non visible par la caméra... Sympa la lutte anti-corruption!
Ensuite, il nous a expliqué que la Moldavie reçoit des sommes considérables de l'Europe pour aider à son développement, mais que comme l'Etat entier est corrompu, l'argent ne sert pas au développement (un exemple frappant, ce sont les routes, car avec tout l'argent reçu, la Moldavie aurait eu les moyens de refaire toutes les routes du pays)...
Horodişte est un petit village typique de Moldavie. Le niveau de vie contraste avec celui de la capitale. En fait il y a la Moldavie de la capitale, où le niveau de vie est élevé, et la Moldavie des villages, où la pauvreté est très présente. Les routes sont des chemins, les gens se déplacent beaucoup sur des charrettes tirées par des chevaux.
Nous sommes allés directement à l'éco-pension en construction.
Voici une vue du village, à partir de l'éco-pension. C'est la campagne paisible!
Le bâtiment de l'éco-pension
Une vieille voiture de l'époque soviétique à l'abandon
Nous nous sommes ensuite un peu baladés dans les environs pour découvrir ce qu'il y a à faire (randonnées, etc.)
Un superbe paysage! Au fond, c'est la Transnistrie, le pays "illégal".
Le midi, nous avons mangé dans la maison que possède l'association. C'est une habitante du village qui avait fait à manger, elle travaille pour l'association depuis quelques années et a appris le Français exprès, pour communiquer avec les nombreuses personnes du chantier (scouts, volontaires, gens de passage). Le repas était très convivial et très intéressant. Thierry, le directeur de l'asso, a plein de choses à raconter du fait de ses nombreuses expériences en Moldavie.
L'après-midi, nous voulions aller en voiture nous balader pour que Thierry nous montre d'autres endroits intéressants. Les chemins étaient tortueux, ça montait, ça descendait, et parfois il y avait pas mal de boue... Nous sommes passés une première fois dans un passage boueux où c'était assez risqué. Puis nous nous approchons d'un autre passage boueux, qui craint encore plus que le premier. La voiture s'élance, ralentit, Thierry accélère, mais la voiture s'enlise. Il accélère à fond, essaye de sortir, mais c'est trop tard, on est totalement embourbés! Nous sortons alors. Evidemment, nos téléphones n'ont pas de réseau pour appeler de l'aide au village... Thierry s'éloigne alors pour essayer de trouver quelqu'un (nous étions alors très loin du village). Il finit par arriver en charrette avec un vieux monsieur. On lui demande s'il peut tirer la voiture (j'avais de forts doutes sur ça!) mais nous n'avions pas de câble. Le monsieur ne semblait pas décidé, il réfléchissait. Thierry a essayé de lui proposer de l'argent pour qu'il s'active plus pour nous aider, mais ça n'a même pas marché!
Finalement, nous avons dû nous résoudre à nous débrouiller par nous-mêmes et à pousser la voiture. Au début, nous tentions d'éviter de marcher dans les endroits les plus boueux, mais c'est rapidement devenu impossible! Avec les projections de boue par les roues, et les pieds bien enfoncés dedans, on s'est retrouvés très tachetés de boue, même sur le visage et dans les cheveux! C'était assez drôle en fait! On poussait la voiture à fond, tout en rigolant quand certains d'entre nous recevait de la boue sur le visage! Nous avons lutté pendant bien 3/4 d'heure, et la voiture a fini par sortir de ce bourbier, ouf! Bref, ça a été un moment assez mémorable. Nous sommes ensuite allés près du fleuve pour nous laver grossièrement, mais une fois dans les rues de Chisinau, nous ne faisions pas les fières avec nos taches de boue! ;)
Le week-end s'est ensuite poursuivi par une soirée arrosée pour le départ d'une volontaire. Elle était sensée partir fin juin mais elle part plus tôt que prévu. C'est celle dont je dois prendre la chambre dans un autre appartement, donc voilà bonne nouvelle pour moi, je vais enfin pouvoir m'installer définitivement la semaine prochaine :)
Je sens que les choses aboutissent petit à petit: un nouvel appartement, un nouveau projet. Bref, ça fait du bien!
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