jeudi 27 juin 2013

Démission!

Hier matin, j'ai eu une réunion avec ma coordinatrice en Moldavie, le directeur du Centre de mon projet et la collègue en charge des volontaires dans la structure. Il s'agissait de faire une première évaluation de mon projet. J'appréhendais beaucoup cette réunion étant donné que le projet ne se passe pas très bien et que je n'ai plus envie de m'investir là-bas. Je redoutais la réaction de ma coordinatrice, qui pouvait faire pression pour que je reste, notamment car ça pouvait me causer des problèmes au niveau financier.

La réunion a débuté. Le directeur me désignait par "elle" (ne s'adressait pas à moi directement), et il ne savait même pas mon prénom... Pendant de longs moments il parlait en Russe avec ma coordinatrice et ma collègue, ce qui m'excluait de la conversation car je ne pouvais absolument pas tout saisir, et surtout je n'avais pas la possibilité d'argumenter. Il voulait montrer une image de lui positive et s'intéressant à ses volontaires, alors que sincèrement j'ai beaucoup plus l'impression que c'est pour bien se faire voir par l'association coordinatrice. Car un directeur qui ne connait pas le prénom d'une de ses volontaires (idem: le 1er jour où je suis arrivée au centre, il ne savait même pas de quel pays je venais...), je trouve ça très léger! C'est lui qui signe les papiers pour accueillir des volontaires du SVE, mais il n'a même pas été fichu de reconnaitre le document sur lequel étaient écrites les activités que j'étais sensée faire dans le centre (j'ai sorti ce document pour montrer ce que le projet écrit disait, et donc montrer les activités auxquelles je m'attendais en venant ici, pour montrer le décalage entre le projet écrit qui me plaisait énormément et la réalité, très décevante). "C'est quoi ce document?" Bref super sérieux!

Au bout d'une heure de discussion sur le fait que je devais m'investir davantage et où ma coordinatrice m'a demandé "donc, qu'est-ce qu'on fait maintenant?", j'ai expliqué que j'étais totalement démotivée par ce projet, qu'il ne m'intéressait pas et que j'avais pris la liberté de chercher un autre projet, dans lequel j'avais commencé à m'investir et où il y avait beaucoup de choses à faire. J'ai dit que je souhaiter donc arrêter le projet dans ce centre.
J'ai été très surprise de la réaction de ma coordinatrice puisqu'elle a été compréhensive, elle n'a pas essayé de me dissuader. Elle m'a quand même expliqué que cela nécessiterait de faire beaucoup de paperasse, mais je préfère ça que de rester dans un projet qui ne m'apporte rien.

Voilà, j'ai officiellement quitté mon projet pour m'investir à la Maison des Savoirs à temps plein. Je suis super soulagée et contente! Aucun regret, surtout quand je repense au comportement du directeur pendant la réunion!!

Bon, j'ai quand même pris un risque, puisque la Maison des Savoirs n'est pas accréditée pour recevoir des SVE, donc ça peut compromettre mon accueil là-bas. Je croise les doigts pour que ça passe!

samedi 22 juin 2013

Tempête!

Aujourd'hui, il a fait un temps superbe: grand soleil et très chaud. Avec deux copines volontaires, nous sommes allées à la plage. Une plage à Chisinau?? oui, oui! autour d'un lac dans un immense parc! Nous y avons passé quelques heures à griller un peu au soleil!

Cinq minutes après être rentrée chez moi, je sens dehors comme un gros coup de vent. Je regarde et là, une tempête est apparue comme ça, alors que 5 minutes auparavant j'étais dehors sans que rien ne puisse la présager! c'était impressionnant, le sable vole, les arbres bougent très fortement, c'est vraiment une tempête super forte. Ce qui est vraiment surprenant, c'est que c'est venu soudainement, un peu comme les énormes averses qu'il y a ici. Bref, le temps continue de me surprendre énormément!

Je dois sortir dans 1/4 d'heure et j'espère que je ne vais pas m'envoler! ;)

mercredi 19 juin 2013

L'eau courante est un luxe! ;)

Aujourd'hui, mercredi 19 juin, il n'y a pas d'eau courante dans l'appartement (dans tout notre quartier), et ce jusqu'à vendredi. Pas d'eau courante, c'est-à-dire pas d'eau pour se laver, pour les toilettes, pour la machine à laver ou pour la vaisselle. Habitués que nous sommes à ouvrir l'eau du robinet et à avoir l'eau en abondance (mais sans la gaspiller bien sûr!), ça fait tout bizarre! On se retrouve tout d'un coup bien démuni!
Heureusement, deux de mes colocataires avaient été averties, ce qui nous a permis avant la coupure de remplir la baignoire d'eau, dans laquelle on puise avec un seau ou un petit pot quand on en a besoin.
J'avais entendu parler de coupures d'eau à Chisinau, mais en hiver. Et par contre, c'est nettement moins drôle parce que ça avait duré 3 mois: les canalisations d'eau avaient gelé par - 30°... C'était l'hiver il y a 1 an et demi. Quand c'est pour 3 jours on s'y fait, mais 3 mois...
Bref, il ne nous reste plus qu'à prendre notre mal en patience. Oui, même en Moldavie, l'eau courante peut rester un luxe!

Sinon, je suis allée aujourd'hui à la Maison des Savoirs où j'ai beaucoup échangé avec Anna, une des deux salariées. J'ai expliqué plus clairement mon problème avec mon projet et que je serai prête à m'investir à temps plein dans leur structure. Elle serait très intéressée pour que je m'investisse avec elle sur le long terme et à temps plein. Elle est ouverte à plein d'initiatives et de projets, elle est également intéressée par la méthodologie de projet. Elle m'a déjà parlé de projets qui vont se mettre en place. Il y a d'une part un projet d'école d'été de 2 semaines pour des enfants de 7 à 12 ans, au sein de la Maison des Savoirs. Il s'agirait de 5 matinées par semaine (10h-14h) où l'on proposerait aux enfants différentes activités ludiques ou intellectuelles, avec notamment un cours ludique de Français. La dernière heure de la matinée serait consacrée à un thème particulier (un par semaine): le 1er serait les activités manuelles et le 2ème la civilisation française, dans lequel j'interviendrais (cuisine/nutrition, système scolaire français, culture et coutumes, géographie, histoire ou chansons et poésies). Nous avons donc commencé à créer ce projet car nous avons 1 mois devant nous, juste ce qu'il faut pour préparer les activités et faire la communication de l'action.
Je me sens enfin utile et reconnue comme membre d'une équipe!

dimanche 16 juin 2013

Déménagement et autres réjouissances

Cette fin de semaine, j'ai enfin déménagé dans mon nouvel appartement, cette fois définitivement. J'ai enfin pu poser réellement mes valises et me dire que cette chambre sera la mienne pendant 1 an. Ca fait du bien!

J'ai aussi rencontré une Moldave super sympa! C'est une amie d'Irina, la volontaire ukrainienne de ma structure d'envoi à Nantes. Elle a appris le Français, mais comme moi avec le Russe, elle ne l'a pas pratiqué pendant quelques temps et a donc oublié les basiques. Donc on s'est dit qu'on pouvait se voir régulièrement pour échanger en Français et en Russe. Parfait! :)

Aujourd'hui dimanche, il y avait un pique-nique à Horodiste, le village où je suis allée la semaine dernière. Ce pique-nique était organisé par Vent d'Est pour promouvoir leurs actions et passer une journée conviviale. C'était une journée tranquille à la campagne, ça a fait du bien :) Nous avons notamment mangé des chachliks (les typiques brochettes de porc marinées), miam! Bref, un bon moment de détente et d'échanges avant de débuter une nouvelle semaine.

mercredi 12 juin 2013

Temps instable

Le climat prend parfois des allures de climat tropical à Chisinau. Ce matin, il faisait très beau et le soleil cognait fort. En milieu d'après-midi, le ciel s'est couvert petit à petit, puis on a senti l'orage arriver: premiers grondements de tonnerre. Pour finir par une pluie torrentielle, comme vous pouvez le voir sur cette vidéo:





Puis, au bout de 10 minutes, la pluie s'arrête, parfois laissant place au soleil, mais laissant les rues complètement inondées:



Normalement, ce soir, il y a une soirée francophone à l'Alliance Française, comme chaque mercredi soir. Ce soir, le thème est soirée provençale, avec pétanque, pastis et tapenade. Espérons qu'il fera meilleur temps, surtout pour une soirée provençale. Ah oui, tiens! le ciel bleu vient de réapparaître! c'est vraiment fou ce temps :)

dimanche 9 juin 2013

Quels sont mes projets?

Lundi, j'ai eu une réunion à ma structure pour organiser la journée des réfugiés le 20 juin prochain. Comme mon centre dépend du HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés) de Chisinau, c'est davantage le HCR que le centre qui propose les activités à mener pour ce jour. On peut faire des propositions mais c'est le HCR qui valide ou pas. Autant dire qu'il y a encore très peu de travail en perspective!
Après la réunion, j'ai retrouvé Annaëlle et nous sommes allées à la Maison des Savoirs (l'organisation autour de la francophonie) pour voir comment nous pouvions nous investir dans la structure. C'est un espace public de formation, d'autoformation et de culture ouvert aux particuliers ou aux professionnels. Nous avons visité les différentes salles, c'est immense, très moderne et très bien équipé. Il y a une bibliothèque, des salles de cours, une salle de conférence, des ordinateurs, mais le problème c'est que la structure ne voit pas passer beaucoup de monde. L'idée est de rendre le lieu plus vivant, de faire venir les gens sur la durée. Il y a donc un gros travail de communication à faire. Anna, l'une des deux femmes qui travaille là-bas, nous a dit que nous sommes libres d'organiser ce que nous voulons, dans la limite de leurs missions, bien évidemment. Nous pourrions ainsi donner des cours de Français, proposer des activités (nous avons déjà pensé à un marathon photo, à des après-midi jeux, à un ciné-club, etc.). C'est un projet qui me motive énormément et pour lequel il y a des choses à faire!

Mardi, j'étais sensée avoir un cours de Roumain le matin, puis ma prof l'a reporté en début d'après-midi, pour finalement l'annuler... Tant pis, je n'aurai pas de cours de Roumain cette semaine. Pas très motivant toutes ces annulations de cours (ce n'est pas la première fois)...

Mercredi matin, Annaëlle et moi avons rencontré le directeur français de l'association Vent d'Est, une association fondée par sa femme moldave et lui pour soutenir les populations défavorisées, notamment en milieu rural (l'asso a concentré ses activités à Horodişte, au nord-est de Chisinau). Ils sont en train de créer une éco-pension dans l'ancienne école du village, pour accueillir à terme des enfants moldaves qui ne peuvent partir en vacances. Pour créer cette éco-pension, ils font appel à de nombreux volontaires principalement l'été, notamment des grands groupes de scouts de France, de Belgique et de Moldavie. Ils associent les habitants du village au projet, notamment en employant certaines personnes pour la logistique, pour la nourriture, etc., ce qui permet aux habitants de s'investir pour la vie de leur village. Ce projet est une alternative à l'expatriation à l'étranger pour des raisons économiques: beaucoup de Moldaves en milieu rural quittent le pays pour trouver du travail à l'étranger, en laissant leurs enfants au pays à des proches. Beaucoup d'enfants sont donc élevés par leurs grands-parents. C'est un problème récurrent en Moldavie et il existe beaucoup de structures accueillant ces enfants.
Nous souhaitions rencontrer cette structure pour voir si nous pouvions être utile. Nous avons également fait la connaissance des deux volontaires européennes qu'ils accueillent (une Française et une Hollandaise). Le directeur nous a expliqué qu'il y avait de nombreux projets dans lesquels nous investir, notamment l'été sur le chantier de l'éco-pension. Annaëlle aurait la possibilité de faire un reportage photo sur les femmes d'Horodiste (elle est photographe professionnelle). Il nous a proposé d'aller avec lui à Horodişte samedi dans la journée pour que nous puissions découvrir le village et le projet. Il doit en effet y aller pour accompagner deux Français en repérage pour leur camp scout de cet été.

Le soir, il y avait la soirée du mercredi à l'Alliance Française, cette fois consacrée à un jeu: "la boîte à questions insolites". Cette fois, il y avait plus de Français que de Moldaves, donc ça perd un peu de son charme pour nous!

Jeudi, nous avons fait du shopping avec d'autres volontaires. Malheureusement les prix sont très élevés pour nos budgets de volontaires, donc on a dû piocher dans nos économies! Tout dépend des magasins, mais la plupart ont les mêmes prix qu'en Europe de l'Ouest...

Vendredi, j'avais de nouveau une réunion à ma structure. Nous devions déterminer de nouvelles activités à faire et le directeur nous a dit qu'il voudrait qu'on soit plus présentes au centre. Hum, pour faire quoi? rester derrière un ordinateur? super! Bref, je ne vais pas entrer dans les détails mais cette réunion m'a passablement énervée et je n'ai plus aucune envie d'essayer de m'y investir...

Samedi, nous sommes donc allées à Horodişte avec Annaëlle et le directeur de Vent d'Est. Nous avons fait la route dans sa voiture, un petit 4x4. C'est quand même bien plus agréable de faire la route dans ce genre de voiture que dans un minibus...!

Nous nous sommes fait arrêtés par les flics en sortant de Chisinau qui faisaient des contrôles. Malheureusement, il a perdu son permis il y a quelques temps et c'est un des papiers qui ne peut pas se faire faire par une ambassade, donc il n'a pas pu le faire refaire. La voiture des flics est une nouvelle voiture équipée de caméras anti-corruption. Il a dû payer une amende du fait de conduire sans permis et il a demandé un procès-verbal. Finalement les flics lui ont dit de déposer l'argent (200 lei, soit 12,50€) à un endroit non visible par la caméra... Sympa la lutte anti-corruption!
Ensuite, il nous a expliqué que la Moldavie reçoit des sommes considérables de l'Europe pour aider à son développement, mais que comme l'Etat entier est corrompu, l'argent ne sert pas au développement (un exemple frappant, ce sont les routes, car avec tout l'argent reçu, la Moldavie aurait eu les moyens de refaire toutes les routes du pays)...

Horodişte est un petit village typique de Moldavie. Le niveau de vie contraste avec celui de la capitale. En fait il y a la Moldavie de la capitale, où le niveau de vie est élevé, et la Moldavie des villages, où la pauvreté est très présente. Les routes sont des chemins, les gens se déplacent beaucoup sur des charrettes tirées par des chevaux.
Nous sommes allés directement à l'éco-pension en construction.



 Voici une vue du village, à partir de l'éco-pension. C'est la campagne paisible!


 Le bâtiment de l'éco-pension


 
 Une vieille voiture de l'époque soviétique à l'abandon


 Nous nous sommes ensuite un peu baladés dans les environs pour découvrir ce qu'il y a à faire (randonnées, etc.)


 
Un superbe paysage! Au fond, c'est la Transnistrie, le pays "illégal".


Le midi, nous avons mangé dans la maison que possède l'association. C'est une habitante du village qui avait fait à manger, elle travaille pour l'association depuis quelques années et a appris le Français exprès, pour communiquer avec les nombreuses personnes du chantier (scouts, volontaires, gens de passage). Le repas était très convivial et très intéressant. Thierry, le directeur de l'asso, a plein de choses à raconter du fait de ses nombreuses expériences en Moldavie.

L'après-midi, nous voulions aller en voiture nous balader pour que Thierry nous montre d'autres endroits intéressants. Les chemins étaient tortueux, ça montait, ça descendait, et parfois il y avait pas mal de boue... Nous sommes passés une première fois dans un passage boueux où c'était assez risqué. Puis nous nous approchons d'un autre passage boueux, qui craint encore plus que le premier. La voiture s'élance, ralentit, Thierry accélère, mais la voiture s'enlise. Il accélère à fond, essaye de sortir, mais c'est trop tard, on est totalement embourbés! Nous sortons alors. Evidemment, nos téléphones n'ont pas de réseau pour appeler de l'aide au village... Thierry s'éloigne alors pour essayer de trouver quelqu'un (nous étions alors très loin du village). Il finit par arriver en charrette avec un vieux monsieur. On lui demande s'il peut tirer la voiture (j'avais de forts doutes sur ça!) mais nous n'avions pas de câble. Le monsieur ne semblait pas décidé, il réfléchissait. Thierry a essayé de lui proposer de l'argent pour qu'il s'active plus pour nous aider, mais ça n'a même pas marché!
Finalement, nous avons dû nous résoudre à nous débrouiller par nous-mêmes et à pousser la voiture. Au début, nous tentions d'éviter de marcher dans les endroits les plus boueux, mais c'est rapidement devenu impossible! Avec les projections de boue par les roues, et les pieds bien enfoncés dedans, on s'est retrouvés très tachetés de boue, même sur le visage et dans les cheveux! C'était assez drôle en fait! On poussait la voiture à fond, tout en rigolant quand certains d'entre nous recevait de la boue sur le visage! Nous avons lutté pendant bien 3/4 d'heure, et la voiture a fini par sortir de ce bourbier, ouf! Bref, ça a été un moment assez mémorable. Nous sommes ensuite allés près du fleuve pour nous laver grossièrement, mais une fois dans les rues de Chisinau, nous ne faisions pas les fières avec nos taches de boue! ;)

Le week-end s'est ensuite poursuivi par une soirée arrosée pour le départ d'une volontaire. Elle était sensée partir fin juin mais elle part plus tôt que prévu. C'est celle dont je dois prendre la chambre dans un autre appartement, donc voilà bonne nouvelle pour moi, je vais enfin pouvoir m'installer définitivement la semaine prochaine :)
Je sens que les choses aboutissent petit à petit: un nouvel appartement, un nouveau projet. Bref, ça fait du bien!

dimanche 2 juin 2013

Une semaine bien remplie!




Mercredi matin, j’ai passé des examens médicaux en vue d’obtenir ma carte de séjour temporaire. J’étais avec Ezia, l’Italienne que j’ai rencontrée à mon séminaire d’arrivée. Nous avions rendez-vous à 7h45 avec une coordinatrice de notre structure d’accueil devant une clinique. Il fallait en effet arriver à cette heure pour n’avoir pas à devoir attendre des heures : il n’y a pas de convocation, on vient quand on peut.



Le panneau à l'entrée du centre médical pour les immigrés et ceux qui veulent émigrer.




La clinique ne ressemblait pas à une clinique comme chez nous. Elle est dans des bâtiments assez vieux, les couloirs étaient déserts, ce qui donnait une impression assez glauque ! Nous somme arrivées en avance, il n’y avait encore personne. Nous avons attendu un peu, puis sommes entrées dans un bureau où la personne en charge de l’accueil des migrants (c’est un bureau spécial pour les personnes étrangères qui veulent rester sur le territoire moldave et obtenir une carte de séjour temporaire, et les Moldaves qui veulent partir à l’étranger : pour les deux catégories, il y a besoin d’examens médicaux) a pris nos passeports et rempli de la paperasse. Après ça, elle nous a dit de nous adresser à un autre endroit, pour… une prise de sang ! youpi ! Ce qui est assez étonnant ici, c’est qu’on frappe à une porte, et on entre sans attendre de réponse. Le personnel soignant ne vient pas nous chercher, c’est nous qui allons à eux. La prise de sang a heureusement été rapide. Nous avons ensuite dû monter à un autre étage, frapper à une nouvelle porte, pour faire de nouveau un test sanguin, cette fois en nous piquant le doigt (un peu comme les personnes diabétiques). La première prise de sang servait à voir si on n’a pas l’hépatite, celle-ci à déterminer notre groupe sanguin. Par contre, cette piqûre n’est pas agréable et fait mal ! Beurk ! Une fois le doigt piqué, la femme a pressé mon doigt pour que des gouttes de sang s’écoulent : elle avait une sorte de palette où elle a mis plusieurs gouttes de sang. Ensuite, elle a pris des fioles contenant des solutions chimiques (je me croyais vraiment en cours de chimie !) et a fait des mélanges pour déterminer le groupe sanguin. Assez cocasse ! Je suis donc A+.
Nous avons de nouveau changé d’étage, cette fois pour faire une radio des poumons. Comme il n’y a pas de rendez-vous, c’est la première personne qui arrive qui passe. Sauf qu’évidemment ce n’est pas toujours efficace, et certains nous sont passés devant.
Ensuite, nous sommes redescendues au bureau de l’accueil pour faire signer les papiers (le personnel soignant remplit une partie à chaque fois qu’il y a un examen). Nous sommes ensuite allées dans un autre bâtiment pour rencontrer une gynécologue afin de savoir si nous n’avions pas de problèmes ou si nous n’étions pas enceinte ! Il suffit de répondre « non » et c’est bon !
Nous sommes ensuite retournées au bureau de l’accueil pour faire signer les papiers. Voilà pour les examens médicaux de cette journée. Ça a duré environ 1h30, ce qui est court. D’habitude il y a beaucoup d’attente. Mais ce n’est pas fini : le lendemain, nous devons encore voir deux médecins !

Ensuite, je suis allée à mon travail. J’avais échangé par email avec Irina, ma coordinatrice du centre, pour voir quand je pourrai revenir. Je suis restée un peu sur l’ordinateur à faire des recherches quand elle était en réunion. Ensuite, nous devions aller dans un cinéma où à partir du lendemain il y avait un festival du documentaire. Le jeudi, pour la première il y avait « New walls » un film sur les femmes réfugiées en Europe de l’Est, la diffusion était donc en partenariat avec mon centre. Nous devions donc installer une exposition de photos dans le hall du cinéma.
Je suis ensuite allée manger dans un restaurant avec elle. Elle parle très bien Français, et d’autres langues, c’est étonnant ! Elle ne l’a appris que pendant 1 an et elle a un niveau très élevé. Moi, avec mes 6 ans de Russe, je suis encore loin de son niveau… ! Nous avons parlé de ce qu’elle a fait avant de travailler dans le centre pour réfugiés (elle y travaille depuis 2 mois). Je lui ai posé beaucoup de questions sur la Moldavie, sur le salaire moyen, sur la corruption, notamment dans le système universitaire. En fait, c’est très répandu d’offrir un cadeau (ou de l’argent) à son professeur pour qu’il soit indulgent lors de la correction des examens. En gros, quasiment tous les étudiants ont leur diplôme, qu’ils soient sérieux ou pas. Je lui ai donc demandé comment ça se passait pour les médecins. Elle m’a dit qu’on ne sait pas sur qui on va tomber ! on peut très bien tomber sur quelqu’un de très compétent ou quelqu’un qui n’a pas les compétences médicales nécessaires. Ca fait assez peur, surtout en repensant à mes examens médicaux du matin !
L’après-midi, nous sommes retournées au centre. J’ai rencontré un bénéficiaire avec qui j’ai discuté, c’était sympa. Sinon, je n’ai pas fait grand-chose. Nous avons préparé les évènements de la semaine : le vendredi il y a la journée des enfants (c’est le dernier jour d’école et ici en Moldavie, c’est très festif) au zoo de Chisinau. Nous avons donc découpé les tickets d’entrée, et les tickets pour avoir une boisson, une glace, etc. Passionnant !
Le soir, j’ai retrouvé trois copines volontaires, et nous sommes allées manger et boire dans un restaurant. J’ai ensuite retrouvé ma coloc belge, qui partait deux jours après, et qui voulait boire un dernier pot avec deux autres volontaires.

 



 Le lendemain matin, je retourne donc à la clinique pour de nouveaux examens, si on peut les appeler comme ça ! Nous avons vu deux médecins, une qui nous a pris la tension et nous a posé des questions sur notre état de santé. Notre coordinatrice était là pour traduire : mon niveau de Roumain n’est pas encore assez développé ! Elle a rempli de la paperasse pour dire « état de santé satisfaisant » ou quelque chose comme ça. Avec l’autre médecin, qui semblait être infectionniste (c’était écrit sur la porte), c’était vraiment ridicule : en gros, il demande si au niveau santé, tout va bien. Il a même dit « vous êtes jolie et en bonne santé, donc tout va bien ! » Il n’a pas posé de questions précises. Bref !
Nous redescendons au bureau de l’accueil pour faire signer nos papiers. Malheureusement, l’officiel de la clinique qui est sensé signer nos papiers n’est pas disponible avant deux heures, nous devons repasser plus tard.
Deux heures plus tard, nos papiers sont signés, nous les signons aussi, et voilà, c’est fini ! Plus qu’à attendre notre carte de séjour : d’ici un mois environ. Ces examens médicaux sont parfois assez risibles quand on y pense!
Après cela, je dois aller faire des photos d’identité pour ma carte de séjour. Il n’y a pas de photomaton, il faut aller dans un magasin appelé « optica ». Je fais mes photos, j’attends 5 minutes qu’ils les développent, et à ma grande surprise, j’ai les cheveux roux sur la photo ! ;)

Le midi, je vais manger avec Ezia chez Annaëlle. Nous allons ensuite à la projection du film sur les femmes réfugiées. C’était en anglais, sous-titré en Roumain, donc pas de problèmes de compréhension (deux semaines auparavant, j’étais allée voir des courts-métrages en Roumain, c’était dur !). Le documentaire était vraiment intéressant.

A 19h, avec Annaëlle nous sommes allées à l’Alliance Française : tous les mercredis soirs (exceptionnellement ce soir-là, c’était jeudi), sont organisées des rencontres sur différents thèmes autour de la langue française. Ce soir-là, une comédienne française à Chisinau pour quelques jours animait un atelier sur la commedia dell’arte. Nous étions une vingtaine, dont beaucoup de jeunes. C’est super de les voir parler Français, je suis admirative ! Nous avons fait des exercices théâtraux avec les masques de la commedia dell’arte. Certains ont fait de réelles performances, c’était bluffant ! sans avoir pratiqué le théâtre… Ils sont géniaux les gens ici !
Après ça, nous avons passé la soirée avec deux autres Français dans un restaurant-bar, où nous avons eu de délicieuses crêpes !

Vendredi matin, je devais donc retrouver les gens de ma structure de travail au zoo. Nous étions les trois volontaires, des collègues et des bénéficiaires du centre avec leurs enfants. Il y avait énormément de groupes d’enfants ce jour-là, étant donné qu’on célébrait le jour des enfants. Une scène était installée à l’entrée du zoo, où une animatrice expliquait la journée, puis des enfants se sont succédé pour chanter, il y a eu un mime, etc. Malheureusement, le temps n’était pas terrible ce jour-là, et il s’est rapidement mis à pleuvoir.
Je pensais que lors de cette journée, j’aurai l’occasion de faire connaissance avec les bénéficiaires, de discuter, mais finalement tout le monde était un peu de son côté, et nous les volontaires nous sentions vraiment inutiles. Nous étions chargées de prendre des photos, mais notre présence n’était vraiment pas fondamentale, nous nous sommes beaucoup ennuyées ! j’ai beaucoup parlé avec elles, et ça n’a rien de nouveau : il y a rarement des évènements au centre, et quand il y en a, ce n’est pas bien passionnant ! Bref.
A un moment, l’orage a éclaté et il a plu des trombes d’eau. Tout le monde s’est réfugié sous les arbres. Au bout de 10 minutes, il s’est arrêté de pleuvoir, nous avons poursuivi notre tour de notre côté. Nous avions vraiment envie de rentrer. Enfin, nous nous dirigeons vers la sortie avec certains bénéficiaires. Ils s’est remis à pleuvoir à verse, mais quand il pleut comme ça en Moldavie, les rues sont rapidement inondées, c’est impressionnant ! Nous avons pris un minibus avec tout le monde, puis nous sommes rentrées chez nous. Il ne pleuvait plus, le temps est très changeant.

Le soir, avec Annaëlle, nous avions un repas avec un Québécois qu’elle avait rencontré à l’agence pour la francophonie. Elle lui avait expliqué que nous étions à la recherche d’autres projets, et il nous avait proposé ce repas pour nous donner des contacts et rencontrer les deux femmes qui travaillent à cette agence, et qui cherchent des personnes pour les aider. C’était très intéressant, ça m’a reboostée au niveau de mon travail ici. Les missions que nous pourrions avoir au sein de cette agence restent floues, mais nous avons convenu de les rencontrer de nouveau la semaine prochaine pour en parler.

La soirée s’est poursuivie avec les volontaires avec un concert de reggae dans un lieu alternatif, puis les bars habituels.


Samedi, un volontaire français de Comrat que nous avions rencontré au séminaire d’arrivée, est venu passer le week-end à Chisinau. Quelques balades, et le soir, il y avait un concert de ska en plein air. Nous avons donc rejoint les autres volontaires. Comme nous avions tous les deux faim, nous sommes allés manger un bout au restaurant-bar juste en face (où ils font des crêpes délicieuses !). Alors que nous parlions en Français depuis un bon moment, un homme de la table d’à côté nous a dit « vous parlez Français ? » Nous, tout étonnés, entamons la discussion avec lui et les deux autres à sa table. Ce qui aurait pu être une banale conversation sans suite, est devenu une discussion super intéressante et un super souvenir ! Un des autres parlait un Français irréprochable, avec un léger accent belge car il travaille en Belgique depuis plusieurs années. C’est fou le nombre de Moldaves qu’on peut croiser et qui parlent le Français ! (ça me fait d’ailleurs penser à une femme que j’ai rencontrée au zoo, je lui avais proposé de l’aider à descendre sa poussette dans les escaliers, et nous avons entamé la discussion, et elle parlait Français car elle est enseignante à l’université dans les relations internationales. Du coup, elle a pris mon numéro pour voir si je peux intervenir avec ses étudiants. Bref, génial quoi ! le hasard des rencontres !) Et cette conversation était tellement passionnante : nous avons parlé de l’état politique et économique de la Moldavie, de la corruption, du niveau de vie des Moldaves, de l’Ukraine, de la dictature en Biélorussie (pour lui, c’est un pays qui a énormément changé en positif, mais les médias nous montrent une image très négative et fermée. Il nous a vraiment conseillé d’aller visiter la Biélorussie pour nous faire notre propre idée de la situation là-bas), de l’état d’esprit des Moldaves sur des questions comme l’homosexualité, etc. VRAIMENT GENIAL ! Il était super ouvert et enthousiaste pour nous faire partager ses idées et connaissances. Il nous a dit qu’on avait le pouvoir de changer un peu les choses en Moldavie, d’essayer de casser cette sorte de pessimisme qui veut que les choses sont comme elles sont et qu’on ne peut rien y faire, par rapport à la corruption. D’essayer de faire des étincelles en apportant notre touche et nos idées françaises. Bref, cette soirée restera gravée dans ma mémoire.

Dimanche, nous avons visité Chisinau. Nous sommes allées dans la Cathédrale, je n’étais encore jamais entrée dedans : je n’ai pas été déçue ! De l’extérieur, on n’imagine pas du tout cet intérieur :



 





Nous avons eu la chance de voir un mariage dans la tradition orthodoxe.




Nous avons poursuivi par un centre d’exposition de peintures modernes. J’ai beaucoup aimé.



Voici des photos en vrac de Chisinau :

 La statue Ştefan cel Mare, personnage historique en Moldavie - Etienne le Grand



 Vue de Chisinau d'en haut d'un immeuble
 


 Un monument soviétique devant l'hôtel Chisinau, d'architecture soviétique aussi




  Un monastère aux dômes dorés

 



 



 L'intérieur du monastère, avec détail très kitsch: "Hristos a inviat" écrit en néons colorés. Ca signifie "Le Christ est vivant"








La semaine qui vient s'annonce toute aussi remplie, avec un peu de travail au centre pour la préparation de la journée des réfugiés le 20 juin, un cours de zumba, un nouvel atelier à l'Alliance Française, une rencontre à la Maison des Savoirs de Chisinau (le centre sur la francophonie) pour voir comment on peut aider, des balades et découvertes de la ville, etc. A bientôt pour les futures nouvelles!