samedi 28 septembre 2013

Mid-term training en Ukraine

Vendredi 20 septembre, avec Ezia, copine italienne, nous avons pris un bus direction l'ouest de l'Ukraine, où nous avons notre séminaire de mi-parcours du SVE.
Quand nous montons dans le bus, nous cherchons nos places. Nous avons les places 51 et 52, nous nous dirigeons donc vers le fond du bus. Tiens, pourquoi les numéros s'arrêtent à 47??? Nous avions acheté nos billets la veille, donc il ne devrait pas y avoir de problème de place.
Le bus se remplit petit à petit. Avec Ezia, nous tentons de nous installer mais les gens dont nous occupons la place arrivent. Nous nous installons finalement sur deux sièges au milieu du bus et prions pour que personne ne soit là. Impossible de croire que nous pourrions passer le voyage (soit 12-13h) debout ou assises dans l'allée... C'est en effet fréquent en Moldavie que des gens achètent leur place au chauffeur au dernier moment et restent debout, mais en général c'est pour des marchutkas qui voyagent dans la Moldavie, donc 3h de trajet maximum.
Finalement, deux personnes sont restées debout pendant une partie du trajet en Moldavie...
A notre première halte à Orhei, à 1h30 de Chisinau, une vingtaine de personnes sont montées et se sont entassées dans l'allée...! trop folklo! Après presque 5 mois ici, ça réussit toujours à me surprendre! Bien sûr, elles n'allaient pas à Lviv, en Ukraine, mais dans des villages de Moldavie. Mais quand même, c'est tellement autre chose que chez nous.



Sur la route, nous avons eu la chance d'apercevoir un magnifique coucher de soleil. La photo ne rend bien sûr presque rien de ce moment magique.


Ezia et moi dans le bus. Nous nous réjouissons des 12-13h de bus qui nous attendent! ;)


Finalement, le trajet a duré presque 15h. Le bus s'arrêtait environ toutes les 2h, c'était long!
Nous arrivons à Lviv, complètement fatiguées (dur de bien dormir dans un car), il fait froid et il pluviote. Avant de trouver une auberge et de pouvoir visiter la ville, nous devons acheter nos billets de retour et nos billets pour aller à Slavske, le village dans les Carpates où nous avons notre séminaire.
Inutile de préciser que ça a pris un temps fou et que c'était absolument prise de tête!! Nous sommes d'abord allées à la gare centrale de trains, puis à la gare de bus, puis à la gare des trains suburbains (c'était dans le même coin, mais ça nous semblait tellement loin, avec nos sacs sur le dos!), pour comparer les prix et les horaires et voir ce qui correspondait le mieux à nos horaires de début et de fin de séminaire. Au bout de 2h, nous avons tous nos tickets.
Et maintenant, il faut trouver une auberge... Nous décidons d'abord d'aller nous manger une pizza, car nous n'en pouvons plus!
Nous trouvons donc une auberge très sympa dans le centre ville. Nous nous posons un peu et partons visiter, sous la grisaille. Lviv est une jolie ville, assez européenne.



















Le soir, nous nous couchons tôt, fatiguées par le voyage.
Le lendemain nous avons un train pour Slavske à 8h30. C'est un train qui dessert toutes les petites villes de campagne, donc qui met 3h pour aller à notre destination. Les sièges sont en bois et il n'y a pas de chauffage, donc nous prenons notre mal en patience, essayant de nous emmitoufler dans nos vestes.
Les paysages sont superbes.

Arrivée à Slavske, charmante petite ville de montagne. Nous sommes vraiment dans un super cadre.
Voici la vue de notre hôtel ;)






Le séminaire commence dimanche en milieu d'après-midi. Les autres volontaires du groupe viennent tous de Donestk, à l'autre bout de l'Ukraine. Le groupe est vraiment très sympa.
Nous mangeons comme des rois, c'est le kiff! Le soir, nous passons la soirée autour du billard à boire des coups.
Le séminaire en lui-même est assez intéressant, parfois ennuyeux, mais aussi parfois difficile pour moi car il me rappelle ma déception quant à mon SVE...
Bref, ça a été 4 jours super, et lors du départ il y a un petit pincement au coeur. Je serais bien restée plus longtemps!

Le trajet de retour en bus est encore plus long. Nous sommes parties à 16h30 de Lviv, et nous ne passons la frontière que vers 3h30 du matin.
Justement, parlons-en!
Quand on voyage en bus, les policiers de frontière montent dans le bus et prennent les passeports un à un en vérifiant nos têtes. Puis ils vont dans leur bureau pour vérifier tous les passeports. A l'aller, ça avait pris 1h, aussi parce qu'ils avaient vérifié le car et les soutes. Parfois, ils demandent au chauffeur d'appeler une personne, pour vérifier quelque chose.
Cette nuit-là, j'ai fait partie de ces gens appelés. Ouh là, ce n'est pas bon signe!
Les deux policiers me demandent si je parle Russe et me demandent en me tendant mon passeport quel est mon sexe. Quoi?? Je regarde mon passeport et je m'aperçois qu'au lieu du "F", il y a un "M". Je suis donc un homme! Je leur explique que c'est la première fois que je m'aperçois de l'erreur. Ils me disent "Vous êtes entrée 3 fois sur le territoire ukrainien avec un passeport erroné? Vous savez que c'est interdit?" Ils continuent de parler un peu, mais je ne comprends pas. Puis, un "goodbye" cinglant.
Bref, je m'estime heureuse qu'ils s'en soient aperçus au retour et pas à l'aller, parce qu'ils auraient peut-être pu m'empêcher d'entrer en Ukraine (ou, aurait-ce été un abus de pouvoir? je ne sais pas).

Le bus repart. J'aperçois un grand panneau "Moldova", puis les panneaux routiers indiquant "Chisinau" et "Balti'. Je ressens ce sentiment heureux de rentrer chez moi
:)



dimanche 8 septembre 2013

Jour de l' "indépendance" transnistrienne

Le 2 septembre, c'est le jour de l' "indépendance" de ce petit territoire non reconnu par la communauté internationale, officiellement moldave mais officieusement indépendant. Il fonctionne réellement comme un pays indépendant: il a sa propre monnaie (le rouble de Transnistrie, que l'on ne trouve nulle part ailleurs au monde, même pas dans le reste de la Moldavie, il faut donc changer ses lei moldaves en arrivant en Transnistrie), son propre drapeau, son propre Président et gouvernement, etc. Par contre, comme il n'est pas reconnu par la communauté internationale comme un Etat, il ne dispose pas de tampon officiel à apposer sur le passeport.
Donc à la frontière, on doit remplir un papier en double exemplaire (état civil, numéro de passeport, adresse où l'on se rend, motifs du voyage, temps que l'on y reste), on en donne un au garde-frontière et on garde le 2ème pour la sortie du "pays". Surtout à ne pas perdre, car on n'a le droit de rester que 10h maximum en Transnistrie, au-delà il faut se déclarer dans un office.
On nous avait dit de nombreuses choses sur le passage de la frontière, comme par exemple que l'on pouvait nous demander de l'argent, ou encore que c'est dangereux de s'y rendre. Mais, nous n'avons eu aucun problème. Je pense que ça dépend des personnes qui sont au poste-frontière, de leur bon-vouloir. Mais je me demande si ce n'est pas aussi les Moldaves qui exagèrent la chose, car ils sont nombreux à ne pas aimer la Transnistrie (avec raison). Et en même temps, je sais que c'est un "pays" corrompu, où la mafia règne, un pays qui garde comme modèle politique l'Union Soviétique. Et qu'il y a eu des histoires d'emprisonnement sans raison, ce genre de choses.
Bon, nous on y est allées une journée, donc on n'a bien sûr aucun recul, mais ce que nous avons vu était loin de ce qu'on nous avait raconté.
Je m'attendais vraiment au côté époque soviétique. A part une grande statue de Lénine devant le Palais présidentiel, à part la glorification de l'Armée en ce jour particulier (des chars et autres véhicules de guerre étaient en exposition et les enfants étaient ravis de poser dessus), je n'ai pas trouvé ce côté soviétique.
Par contre, il y a des bâtiments officiels qu'il est interdit de prendre en photo (il y a des panneaux avec un appareil photo barré), car ce sont des endroits stratégiques.
Mais le reste ressemble fortement à la Moldavie. A part que l'on y parle Russe.

La journée était très animée, de la danse, des chants, des gens joyeux (en partie grâce à l'alcool!), une ambiance familiale et bon enfant, des stands de nourriture traditionnelles, des grillades (avec notamment les chachliks). Et les festivités étaient assez étendues. Bref, c'était plus animé et festif qu'à Chisinau, aussi parce que les Transnistriens se doivent de montrer leur fierté d'être Transnistriens.
Et un Moldave de Chisinau a souligné quelque chose de très pertinent: pourquoi fêter notre indépendance (de la Moldavie), nous qui sommes plus ou  moins contrôlés par la Russie, qui sommes rongés par la corruption? Où est-elle notre liberté et notre indépendance?
...

















Le Dniestr












Mémorial de la guerre





Le Palais Présidentiel, sous l'autorité de Lénine




 La faucille et le marteau - 2 septembre jour de la République



Je n'ai jamais vu autant de mariages qu'en Moldavie! A Chisinau, on voit régulièrement des nombreux couples de mariés faisant leur photos de mariage. Ca se passe le week-end, mais aussi en semaine, c'est assez incroyable. Et beaucoup louent des limousines pour l'occasion, donc je n'ai aussi jamais vu autant de limousines qu'à Chisinau!
Ici, on voit toute une troupe de mariées, mais sans les mariés. Vont-elles faire des photos en ce jour spécial? nous ne savons malheureusement pas!




Tiraspol, capitale de la Transnistrie